Hypermétropie : définition, symptômes, traitement
TROUBLES DE LA VISION
DÉFINITION DE L’HYPERMÉTROPIE
A l’inverse de la myopie, l’hypermétropie est un défaut visuel empêchant de voir net et confortablement en vision de près principalement, et dans une moindre mesure de loin.
Souvent plus méconnue que la myopie, l’hypermétropie est un trouble de la vision retrouvée chez 13% des adultes en France selon une étude initiée en 2016. Mais attention, sans un examen complet elle peut être vite sous-évaluée !
Au début l’hypermétropie est souvent asymptomatique ! En effet les enfants et jeunes adultes avant 40 ans arrivent bien souvent à « compenser » leur hypermétropie en accommodant sans besoin de recourir à des lunettes/lentilles, mais au prix d’un effort visuel constant, qui ne sera pas forcément ressenti les premières années.
C’est pour cela que beaucoup d’hypermétropes s’ignorent.
Les autres symptômes les plus fréquents de l’hypermétropie sont :
- Une fatigue visuelle ou « asthénopie » : les yeux tirent, semblent lourds, peuvent piquer ou brûler suite à une lecture prolongée. Ce symptôme peut d’ailleurs vite disparaître pendant les vacances.
- Des maux de tête, qui vont apparaître au cours de la journée ou suite à un travail prolongé.
- Une vision de près fluctuante voire floue par moment pendant la journée, et parfois le ressenti est le même de loin (en cas de forte hypermétropie).
Les signes que le chirurgien ophtalmologue pourra observer en présence d’une hypermétropie sont une acuité visuelle de près diminuée, avec un patient hypermétrope qui cligne et/ou bouge le texte pour faire le focus. De plus, la réfraction (mesure du défaut visuel) pourra être fluctuante, ce qui nous oblige parfois à mettre des gouttes oculaires en plus lors d’un examen afin de s’assurer de l’exactitude du résultat.
L’HYPERMÉTROPIE, OPTIQUEMENT C’EST QUOI ?
Anatomiquement, l’hypermétropie est généralement liée à un œil trop court, une cornée pas assez « bombée » et/ou à un cristallin trop faible. Ceci résulte en un œil « pas assez puissant », et qui doit donc « forcer » c’est-à-dire accommoder pour voir net.
Les rayons lumineux entrant dans l’œil ne sont pas assez convergents et l’image qui en résulte se forme en arrière de la rétine lorsque l’œil est au repos.
Sans correction, si l’hypermétropie n’est pas trop importante, l’accommodation permet au prix d’un effort, de re-focaliser l’image sur la rétine et ainsi de voir net, ceci dans la mesure du possible, et parfois non sans symptômes de gêne visuelle. Cette gêne est variable selon l’âge du patient, son degré d’hypermétropie, et de l’existence d’une presbytie.
Les forts hypermétropes, eux, se fatiguent beaucoup plus vite que les autres aussi bien en vision de près que sur certaines tâches au loin (conduite, cinéma…). En effet, l’effort d’accommodation demandé pour compenser leur hypermétropie est trop important ! Une correction visuelle permanente est donc nécessaire.
Pour corriger ce défaut, il faut ramener la focalisation de l’image sur la rétine soit par des verres correcteurs (lunettes ou lentilles), soit en modifiant la courbure de la cornée via un traitement au laser (LASIK ou PKR), soit par un implant à la bonne correction.
ORIGINE ET CAUSES DE L’HYPERMÉTROPIE
Comme beaucoup d’amétropies (défaut visuel) il faut savoir que le facteur génétique est toujours important, surtout dans le cas des fortes hypermétropies.
Tous les jeunes enfants sont en général hypermétropes, en effet leurs yeux sont plus petits, mais ils ne sont généralement pas gênés car possèdent un fort pouvoir accommodatif. Si l’hypermétropie est trop importante chez un bébé ou un très jeune enfant, il faudra la corriger sans attendre, au risque de voir ce trouble visuel augmenter, rester permanent voire empêcher le bon développement de l’œil ! Parfois des caches sont mêmes indiqués afin de « forcer » un œil à travailler plus que l’autre pendant une certaine période.
En grandissant, lors de l’enfance et à l’adolescence, l’œil va s’allonger et bien souvent le défaut d’hypermétropie initialement trouvé chez les jeunes enfants va progressivement diminuer voire disparaître.
Il est important de noter également que la réserve d’accommodation et donc la capacité de l’œil à « forcer » diminue progressivement au cours de la vie pour devenir quasiment nulle aux alentours de 60 ans.
Pour l’hypermétrope, compenser son trouble visuel en accommodant devient donc de plus en plus difficile et fatiguant au fur et à mesure qu’il avance en âge. Aux alentours de 40-45 ans, à l’âge de la presbytie, le port d’une correction optique devient indispensable au début en vision de près, puis pour la vision de loin, c’est la presbytie associée à de l’hypermétropie.
Laser excimer
CORRIGER L’HYPERMÉTROPIE DE FAÇON CHIRURGICALE
Aujourd’hui comme la myopie, l’hypermétropie est un défaut qui s’opère bien ! Mais tout va dépendre de la morphologie de votre cornée. En effet, le but étant au laser de « bomber » la cornée, il ne faudra pas à la base qu’elle soit trop cambrée pour que le traitement hypermétropique puisse être efficace dans le temps.
Si l’hypermétropie est inférieure à +4 / +5D, il sera souvent possible d’opérer par laser excimer, que ça soit en LASIK ou en PKR.
Comme pour les cas de myopies fortes, si l’hypermétropie est trop importante, les lasers sont souvent peu efficaces voire peuvent fragiliser la cornée. Dans ces cas-là, la meilleure solution chirurgicale pour traiter l’hypermétropie est d’insérer des implants intraoculaires corrigeant la vision.
COMMENT TRAITER L’HYPERMÉTROPIE ?
Découvrez le traitement de l’hypermétropie.